17.12.2024
Suisse: Après sa médaille olympique, Zoé Claessens rêve d'arc-en-ciel
par Lucien Willemin
Zoé Claessens est devenue cet été à Paris la première médaillée olympique suisse de l'histoire en BMX Racing. La Vaudoise a désormais un nouvel objectif en tête: le maillot arc-en-ciel de championne du monde.
Après des vacances bien méritées, Zoé Claessens est retournée à l'entraînement pour préparer la saison 2025. Sur la piste de BMX du Centre Mondial du Cyclisme à Aigle, la triple championne d'Europe a accueilli Keystone-ATS pour revenir sur les meilleurs moments de son été olympique et sur ses nouvelles ambitions.
Le 2 août, à Saint-Quentin-en-Yvelines, l'athlète de 23 ans apportait à la Suisse la sixième de ses huit breloques, la troisième en un jour. "J'étais tellement contente de décrocher cette médaille. Je m'étais mis beaucoup de pression avant les Jeux, car je savais que je pouvais faire quelque chose et j'étais stressée (à l'idée) de me rater", confie-t-elle.
La rideuse d'Echichens abordait en effet ce rendez-vous olympique avec confiance. Deux épreuves de Coupe du monde remportées en février à Brisbane, une deuxième médaille d'argent aux Championnats du monde à Rock Hill (Etats-Unis) en mai et un troisième titre de championne d'Europe en juillet à Vérone: Zoé Claessens cochait toutes les cases d'une véritable "chance de médaille" à Paris. Encore fallait-il convertir cette chance en métal olympique, sur une piste qui n'était pas forcément adaptée à ses capacités.
"En général, je suis meilleure sur des pistes qui ont des longues lignes. Mais dans ma tête je me disais que je l'aimais bien car ça aide toujours", rigole-t-elle. "En quart de finale et en demi-finale, je n'ai pas fait des très bons départs et j'étais surtout contente d'être arrivée en finale", ajoute la Vaudoise, dont la première expérience olympique en 2021 à Tokyo s'était terminée prématurément en demi-finale après une chute.
Zoé Claessens est du genre perfectionniste. Et si cette médaille de bronze la satisfait pleinement, elle affirme avoir déjà mis cette course derrière elle. "J'ai revu la finale quelques fois, mais je vois beaucoup d'erreurs et ça me rappelle que ce n'était pas ma meilleure course de l'année", lâche-t-elle.
L'athlète vaudoise de l'année préfère revoir les images de l'après-course, surtout le moment passé avec ses parents, ses frères, ses soeurs et ses amis venus la soutenir au bord de la piste. "C'est mon meilleur souvenir des Jeux. C'est aussi eux qui m'ont aidé à atteindre ce niveau. Pouvoir les retrouver juste après la cérémonie de remise des médailles, c'était très émouvant", se remémore-t-elle.
La fête à la Maison suisse, la célébration au Parc des Champions du Trocadéro dans une "ambiance de folie" et son retour en rockstar à la gare de Morges resteront également des moments gravés dans sa mémoire. Mais quatre mois après cette semaine inoubliable, Zoé Claessens a désormais le regard braqué sur le futur.
"En 2025, les Championnats du monde auront lieu à Copenhague (réd: du 28 juillet au 3 août). J'ai déjà fait deux fois deuxième, maintenant l'objectif c'est de les gagner", lance-t-elle avec l'envie de troquer le maillot de championne d'Europe pour un tricot encore plus coloré. "Porter le maillot arc-en-ciel, c'est quand même quelque chose d'assez prestigieux dans le cyclisme. C'est vraiment l'un de mes principaux objectifs."
Avec quatre étapes de Coupe du monde à son palmarès, Zoé Claessens sait qu'elle est capable de battre les meilleures rideuses du globe. Pour maximiser ses chances, elle met l'accent sur la préparation physique, le domaine où elle juge avoir la plus grande marge de progression "C'est un aspect facile à travailler car c'est surtout de la musculation. Au niveau technique, je pense être assez forte, même si je peux toujours m'améliorer", explique-t-elle.
Si Los Angeles 2028 est déjà dans un coin de sa tête, Zoé Claessens préfère y aller "année par année". "Il y a plein de compétitions qui s'annoncent excitantes ces prochaines saisons", dit-elle. La Vaudoise espère aussi que sa médaille de bronze olympique permettra à son sport "de niche" de se développer en Suisse. "J'ai bon espoir qu'il continue de grandir. Quand je suis retournée dans mon club à Echichens, des petites filles m'ont dit qu'elles avaient commencé le BMX en me voyant à la télé. Ca m'a fait super plaisir d'entendre ça."
Ce texte est accompagné d'une vidéo et d'une galerie photos
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